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René Pons, "le Journal Retrouvé".

(texte intégral de l'extrait paru dans La Gazette de Nîmes le 19/06/2025)

C'est avec un vif intérêt et une émotion palpable qu'à la Maison des Protestants, le public nîmois a eu le privilège d'assister récemment à une conférence de René Pons, invité par l'association « Passionnément Patrimoine ». En préambule à cette rencontre, une présentation par Micheline Cellier-Gelly, Maître de conférences a su d'emblée captiver l'assemblée, en esquissant le portrait d'un auteur énigmatique au parcours singulier.
René Pons nous a généreusement offert la lecture de quelques extraits de son , « Journal Retrouvé », une œuvre qui,  à ne pas en  douter, saura toucher le cœur de ses lecteurs. Ce journal intime, vieux d'un quart de siècle, n'avait  jamais été publié depuis. La conférence s'est ensuite transformée en un échange riche et stimulant, où le public attentionné a pu interroger l'auteur sur son œuvre et sur sa personnalité.
Ce fut l'occasion d'une révélation étonnante pour beaucoup : la discrétion sociale et le manque de notoriété de René Pons, contrastant vivement avec la qualité de son œuvre. Comment expliquer qu'un romancier , un poète si talentueux, lauréat en 1964 du prestigieux Prix Eugène Dabit du Roman Populiste , pour son roman « Couleur de cendre »  soit resté si longtemps dans l'ombre ? Cette interrogation, partagée par de nombreux participants, a souligné le sentiment d'une injustice culturelle, mais aussi et surtout, l'opportunité de réparer cet oubli.
La conférence de René Pons a été bien plus qu'une simple lecture ; ce fut un moment privilégié de rencontre avec un auteur solitaire,  humble et profond, dont le « Journal Retrouvé » révèle une écriture passionnante, véritable relation de ses « voyages intérieurs ».
Influencé notamment  par la pensée de l'Intranquille Pessoa, par celles de Kafka, de Giacomo Leopardi et d'Emily Dickinson,  des immenses auteurs dont il se sent très proche, il n'hésite pas cependant, loin de leur pessimisme radical, existentiel,  à se rapprocher d'Oscar Wilde, partageant sa célèbre citation :
« Nous sommes tous dans le ruisseau, mais certains regardent les étoiles ».
Cet événement nous invite à redécouvrir l'œuvre foisonnante, lumineuse, de René Pons, à la faire rayonner, et à lui accorder enfin la place qu'elle mérite dans le paysage littéraire.
Un immense merci à René Pons pour cette soirée mémorable et à l'association Passionnément Patrimoine, si chère à Francine Cabane, pour avoir rendu possible cette belle rencontre.

Claude Amaudric